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FIN DU MATCH ALLER

Hier soir, à la fin d’un weekend pascal dépourvu de ses traditionnels et légendaires tournois, exempt de tout rassemblement,  le Président de la République annonçait que la période de confinement serait  prolongée, au moins,  jusqu’au lundi 11 mai 2020.

Je me trouve donc  dans l’obligation de revoir le calendrier virtuel que j’avais imaginé et présenté dans ces colonnes  il y a 15 jours. Pour l’imager,  j’avais associé des  métaphores sportives.

En effet, je pensais que nous étions à la mi-temps dudit confinement. J’espérais que nous n’aurions pas de prolongations à disputer ni de tirs au but à réaliser.

A QUAND LA DELIVRANCE ?

Aujourd’hui, la réalité est toute autre. Le match « aller » prend fin. Commence celui du « retour » qui pourrait s’arrêter après les Fêtes du Travail et du 8 Mai. Serait-ce, alors,  la fête de la délivrance tant attendue?

Nous n’en avons pas la certitude.  Risque-t-il d’y avoir ensuite des matches de « barrage » pour les licenciés U66 et… plus ? C’est sur ces traits d’humeur et d’humour que je rédige mon communiqué, modique lien de rien qui me rattache aux petites choses du foot.

Préserver sa santé. Garder le moral.  Ne pas perdre courage. Cultiver la confiance. Profiter de l’instant qui passe. Croire en l’avenir. Tout cela est facile à écrire mais ô combien plus difficile à mettre en application.

 Néanmoins, si l’on ne préserve pas sa santé et celle des autres ; si nous mettons de côté  l’indispensable moral et abandonnons la  nécessaire confiance, il est évident que nous ne pourrons jamais nous « en sortir » ; tant individuellement que collectivement.

Pour conjurer le mauvais sort réapprenons à partager, à être solidaires, à se contenter de l’essentiel, savoir patienter et se montrer fortes et forts en ces moments difficiles.

Au fil des jours, nous découvrons qu’autour de Nous  des drames sont survenus ou  se déroulent au sein de nos Familles, dans notre entourage amical ou professionnel. Des personnes qui nous étaient chères nous ont quittés, d’autres luttent courageusement à armes inégales contre l’implacable et sournoise maladie.

DUR, TRES DUR, INSUPPORTABLE et INJUSTE

Dur, très dur voire insupportable, injuste, de ne pouvoir dire décemment  Adieu à Celle ou à Celui avec qui l’on a partagé des années d’une belle et longue vie faite d’Amour et de Bonheur.

Difficile de ne pouvoir accompagner à sa dernière demeure l’Ami, le camarade, le compagnon, le copain,  des bons et moins bons jours. En votre nom et à titre personnel, je rends hommage à toutes les personnes touchées par ces drames.

Terrible de savoir que des hommes et femmes que nous apprécions sont plongés dans un coma artificiel en ignorant  ce qu’ils ou elles deviendront.  Au  prix de quelles séquelles ces Personnes s’en sortiraient-elles ?

Impuissants face au destin, nous sommes confrontés de plus en plus souvent à ce genre de situations. Alors, accrochons-nous  de toutes nos forces à des souvenirs, des espoirs et des rêves afin de se persuader et faire en sorte que ça aille mieux demain, après-demain ou dans 6 mois.

A chaque jour suffit sa peine. Remercions à nouveau et de tout notre cœur Celles et Ceux qui se donnent tant et tant de peine pour soulager les souffrances physiques, psychiques et morales, Celles et Ceux qui continuent de travailler inlassablement et parfois dangereusement pour que nous puissions continuer de vivre décemment.

Pour le reste et pour le Foot, saison blanche ou… saison noire ? L’on verra çà plus tard.

Confinement vôtre

Gérard CASSEGRAIN

Président

 

 

COMMUNIQUE

A mesdames et messieurs les Président(e)s des clubs marnais,

Bonjour,

Nous portons à votre connaissance le communiqué ci-dessous rédigé par M. Patrick LEIRITZ Président du District de la Haute Marne et ex médecin, le Président et les membres du Bureau du District Marne adhèrent totalement à cette communication.

Particulièrement dans notre Ligue du Grand Est, l’épidémie fait de grands dégâts. On espère atteindre le pic le plus rapidement possible mais malheureusement et prévisions et annonces ne sont pas certitudes.

 La fin du confinement ne signifiera pas la fin de la pandémie, et la liberté de circulation immédiate. Il y aura beaucoup de restrictions et des dépistages de protection pendant un temps indéterminé

 De plus, il ne sera pas évident, voire difficile, d’envoyer une équipe sénior ou jeune en plein épicentre d’une ex zone rouge 4 à 8 semaines avant et même ailleurs car le risque ne redeviendra pas à zéro immédiatement ;

 Il y a encore des licenciés contaminés et certains intubés en réanimation ;

 Il y aura des deuils familiaux à honorer, rendre hommage  à des personnes.

 Il y aura des familles à soutenir, à aider à se ressaisir, après ce confinement et surtout il faudra que chacun retrouve ses marques de vie, sans méfiance ni crainte de son voisin.

 Psychologiquement la sortie sera dure  et je ne parle pas des problèmes familiaux : baisse de revenus, chômage, gestion des vacances scolaires et congés … 

Ex-médecin, en pleine pandémie en ce moment, il me semble indécent de parler de montées et descentes en district. La proximité humaine est prioritaire. Il sera plus utile de s’adapter au fil du temps à l’évolution des obligations Fédérales mais aussi aux possibilités et à la volonté des clubs.

Laissons notre District trouver la meilleure solution pour essayer d’oublier les dégâts causés par cette pandémie et entamer dans les meilleures conditions une nouvelle saison.

Nos clubs vont souffrir, et ce malgré l’aide fédérale annoncée. 3 mois seront un minimum nécessaire pour cicatriser cette souffrance. Le temps est un facteur non compressible en médecine pour obtenir une bonne guérison.

Soyons solidaires, la fin de saison est souvent le moment de compléter la recette de vos clubs mais aussi elle permet aux joueurs de se retrouver entre eux et parfois en famille.

Evitons les longs déplacements en semaine après le travail pour aller jouer une montée ou une descente. La prise de risque de voyage et de surcharge de travail physique peut être critique.

L’Humain avant tout, priorité à la santé du joueur tant physique et psychologique. Le Football doit donner du plaisir et de la joie mais c’est aussi un vecteur de solidarité. Il y va de notre devoir.

Bonne santé à tous et une pensée à ceux qui souffrent et à ceux qui soignent.

Je reste à votre écoute

Patrick LEIRITZ.

 

   Le Président,

Gérard CASSEGRAIN

Nous avons appris avec effroi le décès du Docteur Bernard GONZALEZ, amoureux passionné de notre sport et de son Club le STADE de REIMS.

Nous nous associons aux nombreux messages publiés suite à la disparition de cet homme de sciences et de lettres. Nous adhérons pleinement à l’hommage rendu par le Président Jean-Pierre CAILLOT.

L’ensemble des Licenciés, des Elus, des Salariés du District MARNE de Football présentent, à son Epouse, à ses Parents et à ses Proches leurs très sincères condoléances.

Nous leur souhaitons un grand courage pour surmonter la tragique épreuve qu’ils traversent. Que toutes nos pensées les accompagnent

Le Président du District Marne de Football
 Gérard CASSEGRAIN

« MI-TEMPS POUR LES JOUEURS, REPOS POUR LES SPECTATEURS… »

Ce slogan vantant les mérites d’une boisson houblonnée et alcoolisée était diffusé à chaque mi-temps des rencontres qui se disputaient dans « l’antique » Parc des Princes. Je le conserve sur l’étagère de mes souvenirs, sonores et d’enfance, que j’ai emmagasinés.

Depuis, les choses ont bien changé. Exit ce genre de « réclame ». La Loi Evin interdisant la pub pour l’alcool est passée par là ; les  bulldozers et les pelleteuses également.

C’est donc dans une enceinte moderne, celle que nous connaissons actuellement, que les BLEUS d’une génération dorée ont été consacrés Champions d’EUROPE en 1984. Michel HIDALGO était aux « manettes », à la fois : le guide, le confident et le mentor.

A la mi-temps du « confinement », nous avons appris dans la discrétion sa disparition. Pour lui rendre hommage, je ne retracerai pas la carrière du joueur, du sélectionneur, de l’entraineur. Ayant eu l’occasion de côtoyer cet homme brillant, lumineux et attachant, j’apporterai, en deux temps, un témoignage personnel.

PARIS – ANNEES 80

La veille d’un match amical qui opposait la FRANCE à l’IRLANDE du NORD, une quarantaine de « Jeunes Dirigeants de Districts » étaient invités à une journée de travail organisée par et à la Fédération. Michel HIDALGO, très attendu,  intervint sur un module. A l’aide de mots justes et précis, de phrases ciselées, d’exemples judicieusement choisis, il captiva son auditoire. Il attira l’attention des participants sur l’exemplarité, la mentalité, l’état d’esprit nécessaires pour devenir et rester un Dirigeant de qualité ou un Educateur qualifié. Nous ne vîmes pas passer le temps.

En début de soirée, l’on me demanda s’il m’était possible de raccompagner Monsieur HIDALGO à VALBIEVRE situé au sud de PARIS– lieu de rassemblement des Internationaux. Le Centre Technique  National de CLAIREFONTAINE était alors seulement en cours d’édification. 

C’est avec un plaisir non dissimulé que j’ai accepté et accompli cette « mission ». Tout au long du trajet nous avons échangé dans la cordialité sur sa vie, son parcours, son passage à REIMS et surtout à partir des valeurs morales et humaines auxquelles il était profondément attaché.

Arrivés à destination, les joueurs avaient déjà regagné leurs chambres, nous avons prolongé un court moment la conversation en compagnie de Membres du Staff Tricolore. Plus tard dans la soirée, je suis reparti heureux et conquis par tant de charisme, de gentillesse. Gentillesse est à prendre – présentement – dans le sens le plus noble du terme. Gentillesse n’étant en aucun cas synonyme de faiblesse.

 

CERCLE COLBERT REIMS ANNEES 90

 Consultant, il vint à REIMS – ville et club chers à son cœur – pour animer une conférence dédiée aux méthodes de management en entreprise. Sa prestation fut de très haut niveau. Il réunissait tous les ingrédients pour captiver l’assemblée. Il présenta des recettes applicables en matière de relations humaines et de commandement. Il préférait et recommandait de fonctionner à partir d’un mode « démocratique » plutôt que celui dit  « autoritaire ». Il reconnaissait que, des deux, le mode « démocratique » était d’un emploi plus difficile ; mais il arrivait à  persuader en démontrant les avantages y attachés.

Il plaçait fréquemment et plaisamment en parallèle le sport et l’entreprise. Tout le monde  apprécia amplement la clarté de ses propos, la pertinence des réponses données lors des débats, les anecdotes et les expériences vécues qu’il a continué de développer lors du diner. J’avais eu le droit à une salutaire et  agréable « piqure de rappel ».

ET DEPUIS ?

Depuis, j’ai continué de vouer une profonde admiration pour cet homme chaleureux, pudique, émouvant. A partir des interventions diffusées via la presse écrite, radio ou télévisuelle, des déclarations et commentaires qu’il dispensait publiquement, je cherchais en permanence à enrichir mes compétences et parfaire mes connaissances. C’est le prix à payer par les autodidactes pour espérer « s’en sortir ».

De cet excellent communicant, je retenais les mots forts et les locutions spécifiques qu’il employait toujours avec grande précision et à-propos tels que : Apprendre en permanence. Jouer. Echanger. Ecouter. Comprendre. Cultiver panache et brio. Intelligence dans le jeu. Beauté compatible avec efficacité. Respecter l’Homme, les règles. Rester exemplaire, humble, modeste. Ne jamais oublier d’où l’on vient.

J’ai compris qu’en approchant et écoutant cet homme possédant une telle aura, émettant un tel rayonnement, que l’on pouvait apprendre plus en deux rencontres qu’en des années de discours lénifiants et anesthésiants.

Michel HIDALGO nous a quittés sur la pointe des pieds en ce début de printemps tourmenté. Nous attendrons la fin de la seconde mi-temps du confinement en espérant qu’il n’y ait pas de prolongations ni de tirs au but et encore moins un match (sans ?) retour, avant de Lui rendre un hommage ensoleillé au début de l’été sur les chemins des terrains retrouvés.

ALORS, POUR DEMAIN ?

En attendant des jours meilleurs, gardons confiance et courage pour traverser sans trop d’encombres l’épreuve, autant cruelle qu’inattendue, que nous vivons depuis près d’un mois ; et ce n’est pas fini…

Saluons comme aurait su si bien le faire le « poète du beau jeu » à qui j’ai consacré ce modeste billet.

Applaudissons pour remercier tous les personnels de santé qui combattent sans cesse pour sauver des vies aux risques et prix des leurs ; celles et ceux qui continuent de travailler contraints et parfois forcés pour assurer un minimum d’activités indispensables à notre Société. Elles, Ils sont exemplaires, œuvrent inlassablement en toute humilité pour nous servir. Leur courage, leur abnégation, leur dévouement sont dignes d’éloges, éloges qui ordinairement sont réservés aux stars du ballon rond .

L’on découvre, même s’il nous manque, qu’il n’y a pas que le foot dans la vie !

Il y a eu un avant, il y aura un après à COVID 19,  Relativisons et restons solidaires.

 

Le Président

G. CASSEGRAIN